Un tour de la Grèce continentale en 15 jours : impressions d’un premier voyage
Il y a un mois, nous partions pour un grand tour de la Grèce continentale en 15 jours. Pour nous, c’était une première découverte de ce pays fascinant, que nous ne connaissions jusqu’alors qu’à travers la Crète. Un voyage attendu, préparé avec enthousiasme…
Certains nous faisaient remarquer qu’un voyage de deux semaines à travers la Grèce continentale ne permettrait que d’en effleurer la surface. Sans doute avaient-ils raison — comment tout voir en si peu de temps ? Et pourtant, ces quinze jours nous ont offert une immersion riche et variée, entre vestiges antiques, monastères perchés, villages de montagne, littoral lumineux et traditions culinaires généreuses.
Voici donc un retour rapide mais sincère sur ce périple dense et contrasté, qui nous a menés d’Athènes à Delphes, de l’Acropole aux Météores, de la mer Ionienne au golfe Saronique. Un voyage à notre rythme, entre sites incontournables et coups de cœur inattendus, que nous partageons ici jour après jour.
Premiers pas à Athènes et escapade au cap Sounion
4 juin — Arrivée à Athènes ce matin sous un ciel lumineux. L’euphorie du départ est légèrement ternie par une prise en charge chaotique du véhicule de location : un minibus 9 places, manifestement fatigué par les kilomètres. Quelques voyants d’alerte s’allument à peine les clés en main. Le loueur se veut rassurant : « No problem, fuel bad! »… Cela promet.
Nous gagnons notre hôtel, le Crystal City, un établissement correct et fonctionnel. Mauvaise surprise : le véhicule ne rentre pas dans le parking souterrain. Nous trouvons heureusement un parking privé à proximité, mais le coût est salé : 100 € pour deux nuits.
L’après-midi, nous quittons la ville en direction du cap Sounion, à l’extrémité sud de l’Attique. Là, face à la mer Égée, se dresse le magnifique temple de Poséidon (entrée 20 €). Petite déconvenue au guichet : la réduction pour les personnes âgées s’arrêtait au 31 mai, il faut croire qu’en juin on rajeunit… Heureusement, le site est superbe et peu fréquenté, baigné d’une lumière éclatante et dominant les flots.
Nous renonçons au traditionnel coucher de soleil — très couru ici — et reprenons la route vers Athènes. Sur le chemin du retour, pause à Lavrio pour dîner à la taverne Pezodromos, une très belle découverte : accueil chaleureux, cuisine généreuse et savoureuse. Un excellent moyen de conclure cette première journée en Grèce, entre tracas logistiques et beauté antique intemporelle.
Athènes guidée : entre grandeur antique et contrastes urbains
5 juin — Ce matin, nous partons à pied depuis notre hôtel pour rejoindre le pied de l’Acropole. En chemin, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer le contraste saisissant entre la majesté des sites antiques à venir et l’état de certains quartiers traversés : immeubles délabrés, rues parfois négligées… un décor urbain qui montre un autre visage d’Athènes, moins touristique mais bien réel.
Nous retrouvons notre guide Christina Laggari (xristina_laggari@hotmail.com) pour une visite guidée de plus de 4 heures qui va profondément enrichir notre découverte de la capitale. Avec passion et compétence, elle nous fait parcourir l’Acropole, cœur emblématique de la Grèce antique, où le Parthénon se dresse encore fièrement malgré les siècles.
La balade se poursuit dans les ruelles pleines de charme de Plaka, le vieux quartier d’Athènes, entre petites églises byzantines, terrasses ombragées et vieilles pierres. Christina ponctue la visite de petites anecdotes et détours inattendus, révélant des lieux moins connus mais tout aussi fascinants.
Nous terminons notre parcours devant le Parlement grec, juste à temps pour assister à la relève de la garde des evzones, ces soldats à l’uniforme traditionnel impressionnant, aux gestes millimétrés.
Dîner au Grill House Central près de notre hôtel, où nous dégustons de très bons souvlakis.
Une belle immersion dans l’histoire et l’âme d’Athènes, rendue vivante et accessible grâce à notre guide. Une journée riche, entre splendeur classique et regards contemporains sur la ville.
De Mycènes à Tolo : entre trésors antiques et douceur balnéaire
6 juin — Nous quittons Athènes par la route en direction du Péloponnèse, avec une première halte impressionnante au canal de Corinthe. Ce chef-d’œuvre d’ingénierie du XIXe siècle, creusé dans la roche, relie le golfe Saronique au golfe de Corinthe. Vu d’en haut, le gouffre étroit est saisissant.
Nous poursuivons vers Mycènes, l’un des sites archéologiques majeurs de la Grèce antique (entrée 20 €). L’accès au site est bien balisé, et de nombreux panneaux explicatifs en grec et en anglais accompagnent le visiteur tout au long du parcours. Merci à ChatGPT pour les quelques clarifications linguistiques utiles en chemin !
La visite est riche et évocatrice : la Porte des Lionnes, les cercles funéraires, les tombes royales… autant de vestiges qui témoignent de la puissance de cette civilisation préhellénique. La visite se prolonge au musée archéologique, petit mais remarquablement présenté, avec des objets somptueux découverts sur le site.
En fin d’après-midi, nous rejoignons Tolo, charmante station balnéaire sur le golfe Argolique. Notre hôtel, le Dolphin, est un établissement familial à l’atmosphère détendue, situé en bord de plage, littéralement les pieds dans l’eau.
Nous terminons la journée à la taverne Romvi, où nous dégustons un excellent dîner sur la plage les orteils dans le sable, face à la mer. Après les pierres millénaires, place à la douceur du littoral grec.
Nauplie et Épidaure : entre forteresses, vieilles pierres et merveilles acoustiques
7 juin — Ce matin, cap sur Nauplie, ancienne capitale de la Grèce indépendante et l’une des villes les plus élégantes du Péloponnèse. Nous débutons notre visite par l’impressionnante forteresse de Palamidi, perchée sur les hauteurs de la ville (entrée 20 €, un tarif décidément très répandu ici). Le site offre une vue spectaculaire sur le golfe d’Argolide et un bel aperçu de l’ingéniosité militaire vénitienne.
Nous poursuivons avec la découverte de la vieille ville de Nauplie, pleine de charme avec ses ruelles fleuries, ses maisons aux balcons de bois et ses places ombragées. L’ambiance est détendue, presque italienne, propice à la flânerie.
Dans l’après-midi, nous reprenons la route vers Épidaure. Sur le chemin, arrêt à la taverne Alkion à Asklipieio, une pause bienvenue pour déguster une cuisine familiale généreuse.
Puis vient la visite tant attendue du théâtre d’Épidaure (entrée 20 €), un des joyaux de l’Antiquité grecque. Ce théâtre antique parfaitement conservé impressionne non seulement par son esthétique mais surtout par son acoustique extraordinaire : même un chuchotement depuis l’orchestre s’entend jusqu’au sommet des gradins. Une prouesse architecturale millénaire qui émerveille encore aujourd’hui.
Nous rentrons le soir à notre hôtel Dolphin, et y savourons un excellent dîner face aux flots, dans un cadre paisible et reposant. Une journée pleine de beauté et d’harmonie, entre histoire, culture et plaisirs simples.
De Monemvasia à Kalamata : entre mer, forteresse et route panoramique
8 juin — Nous prenons la route en direction de Monemvasia, en longeant la côte par Astros et Tyros. L’itinéraire est splendide, serpentant entre montagnes et Méditerranée, offrant une succession de paysages sauvages et maritimes qui rythment agréablement la route.
Nous atteignons Monemvasia, village fortifié accroché à un immense rocher relié au continent par une étroite chaussée. Ce lieu unique, souvent comparé au Mont-Saint-Michel grec, dévoile ses ruelles pavées, ses maisons de pierre, ses églises byzantines… et, inévitablement, ses nombreuses boutiques touristiques. L’ensemble reste néanmoins charmant, surtout lorsqu’on prend le temps de s’éloigner un peu de l’axe principal.
Nous déjeunons en terrasse face à la mer, au Anemi Café, une pause agréable et bien placée pour savourer la vue sur les remparts et les flots.
L’après-midi, nous reprenons la route en direction de Kalamata, en traversant les villages de Gythio et Oitylo, nichés dans le paysage escarpé du Magne. La route, ponctuée de virages et de panoramas, nous conduit finalement jusqu’à notre hôtel, l’Elite City Resort, où nous déposons nos bagages.
Le soir, nous profitons de la douceur du climat pour dîner sur le front de mer, bercés par le bruit des vagues et la lumière déclinante. Une journée de découverte et de transition, entre patrimoine historique, routes panoramiques et ambiance balnéaire.
De Methoni à Olympie : entre forteresse vénitienne et mémoire olympique
9 juin — Nous quittons les rives du sud du Péloponnèse en direction de Methoni, charmante cité maritime dominée par une impressionnante forteresse vénitienne (entrée 5 €). Construite face à la mer, elle s’étend sur une vaste surface et offre de magnifiques vues sur la baie. L’atmosphère paisible contraste avec la puissance militaire que ce lieu devait inspirer autrefois.
Après cette plongée dans l’histoire médiévale, nous remontons vers le nord-ouest, direction la région d’Olympie. Sur la route, nous faisons une halte à Pylos pour un déjeuner bien mérité au Souvlista, où nous dégustons en terrasse d’excellents souvlakis et gyros dans une ambiance décontractée.
Nous arrivons ensuite à notre hébergement, le Kaiafas Lake Hotel, un hôtel familial situé à quelques kilomètres d’Olympie. L’accueil y est chaleureux et les lieux tranquilles, parfaits pour une pause avant les visites.
Dans l’après-midi, nous rejoignons le site archéologique d’Olympie (entrée 20 €), haut lieu de l’Antiquité grecque et berceau des Jeux olympiques. Le site est bien entretenu, jalonné de nombreux panneaux explicatifs qui aident à comprendre les vestiges des temples, gymnases et stades.
Cependant, on regrette l’absence de reconstitutions en 3D ou de maquettes, qui permettraient de mieux visualiser les bâtiments dans leur splendeur originelle. Un peu de réalité augmentée rendrait l’expérience encore plus immersive. Malgré cela, le lieu dégage une force symbolique indéniable.
Nous terminons cette belle journée autour d’un excellent dîner à l’hôtel, dans une atmosphère simple et conviviale, idéale pour revenir doucement à la réalité après avoir foulé les terres sacrées des anciens champions.
De Patras à Ioannina : ponts, basilique et douceur de vivre
10 juin — Nous quittons la côte du Péloponnèse pour rejoindre Ioannina, au cœur de l’Épire. En chemin, un premier arrêt s’impose à Patras, où nous visitons la basilique Saint-André, l’une des plus grandes églises des Balkans. Son dôme monumental, ses fresques éclatantes et l’atmosphère solennelle du lieu en font une halte marquante.
Nous reprenons la route en franchissant l’impressionnant pont Rion-Antirion, prouesse d’ingénierie qui relie le Péloponnèse à la Grèce continentale. Le passage sur ce pont suspendu au-dessus du golfe de Corinthe offre une vue spectaculaire.
Plus loin, nous faisons un court arrêt à Arta, célèbre pour son vieux pont de pierre aux arches élégantes qui enjambent la rivière Arachthos. Un lieu chargé d’histoire et de légendes, qui invite à une petite pause sous les platanes.
Nous atteignons Ioannina en fin d’après-midi et nous installons à l’hôtel Palladion, un établissement un peu daté mais bien situé pour explorer la ville.
En début de soirée, nous partons flâner dans les rues animées du centre historique. Ioannina séduit par son ambiance à la fois vivante et détendue, entre ruelles pavées, lac tranquille et cafés animés.
Nous terminons la journée avec un excellent dîner en terrasse au restaurant Balsamico, où l’on savoure une cuisine grecque soignée dans une ambiance agréable. Une entrée tout en douceur dans cette région de caractère.
Échappée nature autour d’Ioannina : gorges, grottes et monastères lacustres
11 juin — Nous partons de bon matin en direction des gorges de Vikos, au cœur du parc national du Pinde. Sur la route, nous faisons une halte dans un lieu insolite : la forêt de pierres, un paysage étonnant où la roche semble avoir poussé en strates horizontales comme des arbres pétrifiés. Une curiosité géologique aussi inattendue que fascinante.
Arrivés aux gorges de Vikos, nous sommes saisis par leur profondeur vertigineuse et la beauté brute du paysage. Bien que les points de vue soient peu nombreux, ceux que nous trouvons offrent un spectacle naturel impressionnant, entre parois abruptes et forêts denses.
La chaleur montante nous pousse à redescendre vers Ioannina, où nous trouvons un peu de fraîcheur dans la grotte de Perama (entrée 8 €). Cette immense cavité souterraine regorge de stalactites et stalagmites spectaculaires, formant un monde minéral presque irréel, mis en valeur par un éclairage discret et un parcours bien balisé.
Nous déjeunons ensuite au restaurant Sxaramelo, une belle surprise culinaire avec des plats généreux et typiques de la région.
Dans l’après-midi, nous prenons un bateau pour l’île du lac de Pamvotida, au large d’Ioannina. Là, le temps semble suspendu. Nous visitons deux monastères paisibles aux fresques magnifiques, nichés dans la verdure. L’accès est gratuit, et l’atmosphère, entre silence et lumière filtrée, invite à la contemplation.
Le soir, retour à Ioannina pour un dîner au restaurant Fysa Roufa. L’accueil y est chaleureux, le cadre agréable et la cuisine grecque authentique. Une belle manière de conclure cette journée riche en découvertes naturelles et culturelles.
Les Météores : entre ciel, roche et spiritualité
12 juin — Nous quittons les plaines de Thessalie pour rejoindre Kalambaka, porte d’entrée vers l’un des sites les plus spectaculaires de Grèce : les Météores. Après avoir posé nos valises à l’hôtel Famissi, nous prenons aussitôt la route sinueuse qui mène vers ces incroyables monastères perchés sur des piliers rocheux vertigineux, sculptés par le temps et les éléments.
Le paysage est à couper le souffle : de gigantesques formations rocheuses dressées vers le ciel, couronnées par des monastères séculaires semblant flotter au-dessus du vide. Nous visitons trois des plus emblématiques : le Grand Météore, Varlaam et Agios Stephanos. L’entrée est fixée à 3 € par monastère, un tarif très abordable au regard de la richesse spirituelle, artistique et historique qu’ils renferment.
Chaque monastère possède sa propre atmosphère, entre fresques anciennes, cours silencieuses et vues imprenables sur la vallée. Certaines visites demandent de grimper de nombreuses marches, mais l’effort est largement récompensé. Seul bémol : la foule parfois envahissante, notamment de groupes de chinois peu discrets, qui rompent un peu la magie du lieu.
La journée se conclut en beauté autour d’un excellent dîner à la Skaros Tavern, une adresse chaleureuse où nous savourons des plats locaux dans une ambiance authentique.
De Vergina à Thessalonique : sur les traces des rois macédoniens
13 juin — Départ matinal en direction de Thessalonique, avec une halte incontournable à Vergina, ancienne capitale des rois de Macédoine. Nous visitons le musée des tombeaux royaux d’Aigai (entrée 20 €), un lieu saisissant installé directement sous le tumulus funéraire. À l’intérieur, les trésors découverts dans les tombes, notamment celle supposée de Philippe II, père d’Alexandre le Grand, brillent dans une scénographie sobre et respectueuse. Les fresques, les armes, les couronnes en or et les objets du quotidien révèlent toute la richesse de la civilisation macédonienne antique.
Après cette plongée dans l’Histoire, nous déjeunons au Coin des Oliviers, une agréable adresse locale aux saveurs méditerranéennes.
Avant de reprendre la route, nous faisons un court détour par la petite église Saint-Démétrios de Palatitsia, nichée dans la verdure. L’intérieur, bien que modeste, est orné de superbes fresques byzantines. L’accès est gratuit, mais les photos y sont interdites, ce qui ajoute au caractère intimiste et sacré du lieu.
La route vers Thessalonique est ensuite un peu longue, mais nous arrivons à notre hôtel Metropolitan en fin d’après-midi. Petite déconvenue : pas de parking sur place. Heureusement, nous trouvons un stationnement tout proche pour 40 € les deux nuits, une bonne surprise en comparaison des tarifs d’Athènes.
Nous terminons la journée avec un dîner chez Δελτάριο, une taverne sympathique située à deux pas de l’hôtel. L’accueil y est chaleureux et la cuisine grecque, savoureuse. Une fin de journée simple mais agréable, ponctuée de bonne humeur et de plats généreux.
Thessalonique à pied : entre héritage byzantin et saveurs grecques
14 juin — C’est à pied que nous partons explorer Thessalonique, en commençant par une agréable promenade le long du front de mer. La brise marine adoucit l’air chaud du matin tandis que nous longeons les quais animés. Nous passons devant la majestueuse statue d’Alexandre le Grand, bras tendu vers l’horizon, avant de rejoindre l’imposante Tour Blanche, emblème de la ville.
De là, nous remontons vers les hauteurs antiques, en direction du palais de Galère, vestige du pouvoir romain dans la région. L’arc de Galère, tout en pierre sculptée, impressionne par sa taille et la richesse de ses reliefs. Juste après, la rotonde Aghios Giorgios (entrée 6 €) se dresse dans toute sa monumentalité, entre temple romain et église byzantine. L’édifice étonne par sa coupole massive et sa longue histoire religieuse.
Nous poursuivons vers l’un des joyaux byzantins de la ville : l’église Sainte-Sophie, dont les mosaïques dorées méritent à elles seules le détour. Un témoignage saisissant de la grandeur spirituelle de la Thessalonique d’autrefois.
Après cette matinée riche en découvertes, nous redescendons vers les marchés Kapani et Modiano, deux lieux vibrants où se mêlent épices, légumes, fromages, odeurs de grillades et vie locale. Nous déjeunons dans une petite taverne typique, Ελληνική Κουζίνα ‘Το Παραδοσιακό‘, et savourons d’authentiques spécialités grecques dans une ambiance conviviale.
L’après-midi est plus douce, consacrée à la flânerie dans les rues de la ville, entre places ombragées, églises byzantines, vitrines modernes et immeubles fatigués aux airs de Méditerranée orientale.
Le soir venu, nous sommes chaleureusement accueillis au restaurant Platanaki, où nous dégustons à nouveau de délicieux plats grecs dans une ambiance simple et accueillante. Une belle façon de conclure cette journée entre histoire, culture et plaisirs gourmands.
De Dion à Volos : un voyage entre vestiges antiques et charme de montagne
15 juin — Cap sur Volos, mais avant de rejoindre la mer, une halte s’impose au site archéologique de Dion, l’une des cités les plus importantes de la Macédoine antique. L’entrée, à 8 €, donne accès à un vaste domaine où les ruines témoignent encore de la richesse passée du lieu. Des fouilles sont toujours en cours, rappelant l’importance historique du site.
Malheureusement, l’entretien laisse à désirer. Les sanctuaires sont partiellement envahis par les herbes folles, et l’absence ou le manque de panneaux informatifs rend la visite parfois déroutante. L’atmosphère du lieu n’en reste pas moins fascinante, surtout lorsqu’on imagine les siècles d’histoire qui y dorment encore.
La visite se poursuit au musée archéologique de Dion, situé à proximité. Bien mieux organisé, il abrite notamment la grande mosaïque de la salle des banquets, magnifiquement restaurée et protégée. Une belle mise en valeur du patrimoine découvert sur le site.
Après cette plongée dans l’Antiquité, une pause déjeuner bien méritée nous attend chez Isida, juste en face du musée. Ambiance locale garantie avec une patronne haute en couleur et des plats simples mais savoureux.
En début d’après-midi, nous reprenons la route vers Volos et posons nos valises au confortable Xenia City Resort, idéalement situé pour explorer la région. Sans perdre de temps, nous grimpons ensuite vers les villages perchés de Portaria et Makrinitsa, véritables joyaux suspendus au-dessus du golfe Pagasétique.
Les panoramas sur Volos et la mer sont à couper le souffle, mais c’est Makrinitsa qui nous séduit le plus. Ses maisons traditionnelles en pierre semblent accrochées à la montagne, les ruelles pavées invitent à la flânerie, et l’atmosphère paisible contraste agréablement avec l’agitation de la ville en contrebas.
Nous terminons la journée en beauté avec un dîner au restaurant Arismari, une adresse chaleureuse et savoureuse pour clore cette journée riche en découvertes.
De Thermopyles à Delphes : entre mémoire héroïque et splendeur antique
16 juin — Nous prenons la route en direction de Delphes, haut lieu spirituel de la Grèce antique. En chemin, nous faisons une brève halte au mémorial de Léonidas, à Thermopyles, lieu symbolique de la résistance grecque face aux Perses. Le monument rappelle l’héroïsme du roi spartiate et de ses 300 soldats, figé dans une posture de défi et de légende.
La route qui suit serpente à travers de magnifiques paysages montagneux, offrant des panoramas saisissants sur les vallées boisées de Phocide. L’arrivée à Delphes se fait dans un décor grandiose, entre ciel et montagne.
Nous nous installons à l’hôtel Fedriades, confortablement situé au cœur du village. Pour le déjeuner, nous choisissons l’Epikouros, une taverne agréable avec une vue imprenable sur la vallée d’oliviers qui plonge vers le golfe de Corinthe.
Dans l’après-midi, nous partons à pied découvrir le site archéologique de Delphes, un lieu majestueux et remarquablement bien entretenu. Chaque vestige — le sanctuaire d’Apollon, le théâtre, le stade — est accompagné de panneaux explicatifs qui facilitent la lecture du site. Dommage cependant : l’accès au temple d’Athéna Pronaia est fermé, nous privant de l’un des endroits les plus photogéniques de Delphes.
Nous prolongeons la visite par le musée archéologique, où sont rassemblés les trésors découverts sur place : statues, offrandes votives, frises sculptées… L’ensemble est superbement mis en valeur, avec des pièces majeures comme l’Aurige de Delphes, chef-d’œuvre de bronze d’une grande finesse.
La journée se conclut en terrasse à la taverne Dion, autour d’un bon dîner grec dans une ambiance tranquille, face aux dernières lueurs du jour sur les montagnes. Un moment suspendu, dans un lieu où l’histoire, la nature et la beauté ne font qu’un.
Du monastère d’Osios Loukas à un retour imprévu vers Athènes
17 juin — Ce matin, nous quittons Delphes avec pour destination Thèbes, dernière étape prévue de notre périple. En route, nous faisons une halte au superbe monastère d’Osios Loukas, l’un des plus beaux témoignages de l’architecture byzantine en Grèce.
Niché dans un cadre montagneux paisible, ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO impressionne par ses églises ornées de mosaïques étincelantes, son ambiance sereine et son harmonie avec le paysage environnant. Un véritable havre de paix, à la fois spirituel et artistique.
Mais la journée prend ensuite un tournant inattendu : quelques kilomètres après notre visite, notre véhicule tombe en panne. Impossible de continuer vers Thèbes comme prévu. Nous devons faire appel à un véhicule de dépannage et prenons la direction d’Athènes, un retour anticipé et quelque peu frustrant…
Impressions générales : un beau voyage, entre charme grec et réalités pratiques
Ce périple à travers la Grèce continentale a été organisé via le voyagiste Héliades, dont la prestation incluait les vols aller-retour au départ de Nantes (Volotea), la location d’un véhicule ainsi que les réservations d’hôtels. Globalement, les hébergements étaient corrects à très satisfaisants, même si la question des parkings a parfois été un casse-tête, surtout en centre-ville.
Côté véhicule, c’est la société Surprice qui assurait la location de notre minibus 9 places. Malheureusement, le véhicule était en piteux état, au point qu’il n’aurait sans doute pas passé le contrôle technique en France… Heureusement, la climatisation fonctionnait, ce qui fut salvateur en plein mois de juin. En revanche, il faut saluer la réactivité du personnel d’Héliades qui a bien géré notre rapatriement vers Athènes suite à la panne survenue en toute fin de séjour.
Nous avons été touchés par l’accueil chaleureux des Grecs, toujours aimables dans les commerces et les tavernes. Une anecdote cependant tempère un peu cette impression : tombés en panne sur une route de campagne vers midi, nous sommes restés seuls en plein soleil avec nos bagages pendant près de trois heures. Deux véhicules se sont arrêtés pour proposer leur aide — et une voiture de police est passée deux fois sans un mot. L’hospitalité grecque s’arrêterait-elle au seuil des commerces ? Une question qu’on laisse ouverte.
Sur le plan culinaire, le voyage a été une réussite sans faute : nous avons mangé presque exclusivement dans des tavernes, avec des plats variés, savoureux, généreux et abordables. Pas une déception. Mention spéciale aux vins locaux, à l’ouzo en apéritif, et à la Mythos, cette bière bien fraîche (4,50 € les 50 cl) qui a souvent marqué la fin de nos longues journées d’exploration.
Côté circulation, le tableau est plus chaotique. Limites de vitesse rarement respectées, Stops sans signalisation claire au sol, stationnements anarchiques (double file, trottoirs, deux côtés de la rue), motos et scooters imprévisibles… Il faut garder les yeux partout, surtout dans Athènes, où conduire relève parfois du sport extrême.
Enfin, au-delà de ces aléas, ce voyage nous a permis de découvrir un pays d’une grande richesse, à la diversité de paysages saisissante, entre mer, montagne, sites antiques et villages perchés. Un seul regret : le manque d’entretien et de propreté, parfois flagrant sur les abords de route ou à proximité de certains sites. Cela n’enlève rien à la beauté du pays, mais un effort sur ce point renforcerait encore l’expérience du voyageur.
En résumé : un superbe périple, enrichissant et plein de contrastes — comme souvent avec les plus beaux voyages.